Comment Créer son Entreprise en 2026 : Le Guide Complet pour Se Lancer Sereinement

FORMATION ENTREPRENEURIAT

Hubert Eymonot

12/7/202533 min read

Par Hubert, formateur en création d'entreprise, partenaire de l'organisme CréActifs
Dernière mise à jour : Décembre 2026 · Lecture : 25 minutes

L'essentiel à retenir avant de commencer

Vous avez une idée qui vous démange depuis des mois ? Un projet professionnel qui tourne en boucle dans votre tête ? Vous en avez assez de travailler pour les autres et vous rêvez de liberté ? Je vous comprends. J'ai moi-même sauté le pas il y a quinze ans, et aujourd'hui, j'accompagne des centaines d'entrepreneurs chaque année dans cette aventure extraordinaire.

Créer son entreprise en 2025 n'a jamais été aussi accessible. Les démarches se sont simplifiées, les aides se sont multipliées, et les outils digitaux permettent de démarrer avec peu de moyens. Dans ce guide, je vais vous accompagner pas à pas, de l'idée jusqu'à l'immatriculation, en vous partageant tout ce que j'aurais aimé savoir à mes débuts. Pas de jargon incompréhensible, pas de théorie inutile. Juste du concret, du terrain, de l'expérience.

Vous découvrirez exactement comment valider votre idée, construire votre business plan, choisir le bon statut juridique, trouver des financements et lancer votre activité sereinement. Que vous souhaitiez créer une micro-entreprise pour tester une idée ou monter une société ambitieuse, je vous donne la méthode complète.

Si vous voulez être accompagné par des experts qui ont déjà aidé plus de 35 000 entrepreneurs à concrétiser leur projet, découvrez la formation de l'organisme CréActifs : "Conduire un Projet de Création d'Entreprise". Cinq jours intensifs, finançables à 100% par le CPF, avec un taux de satisfaction de 98% et surtout, des résultats concrets : 87% de nos stagiaires créent effectivement leur entreprise dans les six mois qui suivent.

Pour ceux qui veulent aller à l'essentiel, j'ai aussi préparé une checklist gratuite des 35 points de contrôle indispensables pour ne rien oublier dans votre parcours de création. Téléchargez-la maintenant et gardez-la sous le coude, elle va vous faire gagner un temps précieux.

Sommaire

  1. Pourquoi 2026 est l'année idéale pour se lancer

  2. Étape 1 : Trouver et valider son idée d'entreprise

  3. Étape 2 : Réaliser une étude de marché efficace

  4. Étape 3 : Construire un business plan qui tient la route

  5. Étape 4 : Choisir le statut juridique adapté

  6. Étape 5 : Décrocher les financements nécessaires

  7. Étape 6 : Immatriculer son entreprise

  8. Étape 7 : Réussir son lancement opérationnel

  9. Les erreurs qui coûtent cher et comment les éviter

  10. La questions la plus fréquente

Pourquoi 2026 est l'année idéale pour se lancer ?

Laissez-moi vous raconter quelque chose. Quand j'ai créé ma première entreprise en 2010, je devais me déplacer physiquement à la Chambre de Commerce, remplir des formulaires en cinq exemplaires, attendre trois semaines pour recevoir mon extrait Kbis par courrier postal. Aujourd'hui, un de mes stagiaires a créé sa micro-entreprise entre deux cafés un dimanche après-midi. Quinze minutes chrono, depuis son téléphone.

Les temps ont changé, et franchement, c'est tant mieux. L'entrepreneuriat s'est démocratisé d'une façon incroyable. En 2024, la France a battu tous les records avec plus d'un million de créations d'entreprises. Ce n'est pas un hasard. Le contexte n'a jamais été aussi favorable.

Un écosystème qui vous veut du bien

Parlons chiffres un instant. Selon le dernier baromètre OpinionWay, 64% des Français rêvent d'entreprendre. Mais ce qui est encore plus encourageant, c'est que le taux de survie des entreprises à cinq ans atteint désormais 52%, en constante progression. Cela signifie qu'une entreprise sur deux passe le cap des cinq ans, et ce n'est pas le fruit du hasard. C'est le résultat d'un écosystème qui s'est structuré, professionnalisé, et qui met à disposition des créateurs des ressources incroyables.

Je pense notamment aux aides financières. Entre l'ACRE qui vous exonère de la moitié de vos charges sociales la première année, l'ARCE qui vous permet de toucher 60% de vos allocations chômage en capital, les prêts d'honneur à taux zéro, et les différentes subventions régionales, vous pouvez facilement mobiliser entre 30 000 et 45 000 euros pour démarrer. Sans emprunter à la banque. Sans vous endetter personnellement.

L'intelligence artificielle change tout

Mais ce qui me fascine le plus en ce moment, c'est l'arrivée de l'intelligence artificielle dans le quotidien des entrepreneurs. Je ne parle pas de science-fiction, je parle d'outils comme ChatGPT que j'utilise moi-même tous les jours. Avant, il fallait payer un graphiste pour créer un logo, un copywriter pour rédiger ses textes de site web, un assistant pour gérer ses emails. Aujourd'hui, avec les bons outils IA, vous pouvez faire tout ça vous-même, avec un niveau de qualité professionnel, en quelques heures.

L'un de mes stagiaires, consultant en transition écologique, m'a récemment confié qu'il gagne dix heures par semaine grâce à l'IA. Dix heures qu'il réinvestit dans la prospection et l'accompagnement de ses clients. C'est juste énorme quand on démarre et qu'on doit tout faire soi-même.

Le télétravail a redistribué les cartes

Autre révolution silencieuse : la généralisation du télétravail. Avant la crise sanitaire, créer une entreprise de services signifiait souvent louer un bureau, s'ancrer quelque part géographiquement. Aujourd'hui, vous pouvez lancer votre activité depuis votre salon, toucher des clients partout en France, voire à l'international, sans dépenser un centime en loyer professionnel.

Sarah, une ancienne stagiaire devenue consultante RH, m'a avoué l'autre jour au téléphone qu'elle a doublé ses revenus en passant à son compte, tout en gérant ses horaires comme elle le souhaite. Elle bosse de chez elle, envoie ses enfants à l'école le matin, et peut s'arrêter à 16h pour les récupérer. Essayez de faire ça en tant que salariée dans une grande entreprise.

Les nouveaux besoins créent de vraies opportunités

Ce qui me frappe aussi, c'est l'émergence de nouveaux besoins sociétaux qui créent des opportunités d'affaires considérables. La transition écologique, le bien-être au travail, la formation professionnelle continue, les services aux personnes âgées, la santé mentale... Tous ces secteurs explosent littéralement. Et devinez quoi ? Ce ne sont pas des effets de mode. Ce sont des transformations profondes de notre société qui vont durer des décennies.

Peut-on vraiment réussir sans expérience ?

Cette question, on me la pose systématiquement en début de formation. Et ma réponse est toujours la même : oui, absolument. J'ai vu des personnes de 50 ans, sans diplôme particulier, créer des entreprises florissantes parce qu'elles avaient trois choses : l'envie, la méthode, et l'accompagnement.

L'envie, vous l'avez déjà si vous lisez ces lignes. La méthode, je vais vous la donner dans ce guide. L'accompagnement, c'est justement notre mission chez CréActifs depuis quinze ans. Parce que même le plus brillant des entrepreneurs ne peut pas tout savoir, tout maîtriser. On a tous besoin d'un guide, d'un mentor, de quelqu'un qui est déjà passé par là et qui peut vous éviter les erreurs coûteuses.

Étape 1 : Trouver et valider son idée d'entreprise

Voici probablement la première idée reçue que je veux déconstruire avec vous : non, vous n'avez pas besoin d'une idée révolutionnaire pour créer une entreprise qui marche. Vraiment pas. J'ai accompagné des milliers d'entrepreneurs, et les success stories les plus belles ne sont presque jamais celles qui ont inventé un truc complètement nouveau.

D'où viennent les bonnes idées ?

Les meilleures idées d'entreprise naissent généralement de quatre sources principales. D'abord, votre expérience professionnelle. Vous avez passé dix ans dans la compta ? Vous savez exactement ce dont les TPE ont besoin, leurs galères, leurs attentes. C'est une mine d'or. Thomas, un de mes anciens stagiaires, était expert-comptable en cabinet. Il a créé sa boîte de conseil en gestion pour les artisans du bâtiment. Aujourd'hui, il facture 120 euros de l'heure et refuse des clients tellement il est débordé.

Ensuite, vos passions et compétences personnelles. Julie adorait la pâtisserie mais travaillait dans les RH. Elle a démissionné, s'est formée sérieusement, et a ouvert un service de pâtisserie à domicile pour événements. Deux ans plus tard, elle emploie trois personnes et fait 180 000 euros de chiffre d'affaires annuel. Sa vie a complètement changé.

Troisième source : les problèmes que vous observez autour de vous. Marc galère à faire garder son chien quand il part en déplacement pro. Il crée un service de garde de chiens à domicile. Simple, efficace, et un vrai besoin. Quatrième source : les tendances de marché émergentes. Intelligence artificielle, transition écologique, bien-être, formation en ligne, services aux seniors... Ces secteurs porteurs offrent des opportunités massives pour les dix prochaines années.

La méthode pour valider rapidement une idée

Maintenant, attention. Avoir une idée, c'est bien. Valider qu'elle correspond à un vrai besoin avec des gens prêts à payer, c'est mieux. Je vais vous donner ma méthode de validation express, celle que j'utilise systématiquement avec mes stagiaires.

Première question cruciale : est-ce que des gens cherchent déjà cette solution ? Allez sur Google, tapez votre idée, regardez ce qui ressort. S'il y a déjà des concurrents, c'est excellent signe. Ça prouve qu'il y a un marché. Si vous ne trouvez rien du tout, méfiez-vous. Soit vous avez trouvé le Graal (improbable), soit il n'y a pas de marché (probable).

Deuxième question : pouvez-vous créer de la valeur unique ? Qu'allez-vous apporter de différent, de mieux, de plus adapté que ce qui existe ? Ce n'est pas forcément une révolution technologique. Ça peut être un meilleur service client, une spécialisation pointue, une approche plus humaine, des délais plus courts. Sophie a créé son cabinet de conseil RH en se spécialisant uniquement sur les restaurants. Elle connaît leurs problématiques par cœur, parle leur langage. Elle facture 30% plus cher que ses concurrents généralistes et elle a plus de clients qu'elle ne peut en gérer.

Troisième question : avez-vous les compétences ou êtes-vous prêt à les acquérir ? Soyons honnêtes une seconde. Si vous voulez créer une agence web sans jamais avoir touché une ligne de code ou travaillé dans le digital, ça va être compliqué. Pas impossible, mais compliqué. En revanche, si vous êtes prêt à vous former sérieusement pendant quelques mois, à bosser vos compétences techniques, alors tout devient possible.

Dernière question, la plus importante : est-ce rentable ? Faites un calcul rapide. À quel prix allez-vous vendre ? Combien ça va vous coûter de produire ou délivrer votre service ? Si la différence n'est pas suffisante pour vous dégager un salaire décent, changez de modèle ou changez d'idée.

L'exercice des trois listes

Voici un exercice pratique que je fais faire à tous mes stagiaires en début de formation. Prenez une feuille blanche et tracez trois colonnes. Dans la première, listez cinq compétences que vous maîtrisez vraiment bien. Dans la deuxième, notez cinq problèmes que vous avez rencontrés récemment dans votre vie perso ou pro. Dans la troisième, inscrivez cinq sujets qui vous passionnent.

Maintenant, cherchez les croisements entre ces listes. C'est là que se cachent vos meilleures pépites d'idées. Émilie était comptable, passionnée de yoga, et avait observé que les profs de yoga galéraient tous avec leur compta. Elle a créé un service de gestion comptable spécialisé pour les professionnels du bien-être. Bingo. Elle a validé son idée en deux semaines en interrogeant dix profs de yoga de sa ville. Sept lui ont dit qu'ils attendaient ça depuis longtemps.

Étape 2 : Réaliser une étude de marché efficace

Je vais vous faire gagner du temps. L'étude de marché, ce n'est pas un pavé de cinquante pages bourré de statistiques que personne ne lira jamais. C'est une enquête terrain pour vérifier trois choses essentielles : qu'il y a bien un marché, que des gens sont prêts à payer pour votre solution, et que vous allez pouvoir vous différencier de la concurrence.

Comprendre votre marché sans vous noyer dans les données

Commençons par le commencement. Vous devez comprendre la taille et les dynamiques de votre marché. Est-il en croissance ? Stable ? En déclin ? Par exemple, le marché du coaching sportif en France pèse environ deux milliards d'euros et croît de 8% par an. C'est un marché porteur. À l'inverse, la vente de DVD est en chute libre. Vous voyez l'idée.

Pour obtenir ces informations, pas besoin d'acheter des études à 5 000 euros. Google Trends vous montre gratuitement l'évolution des recherches sur votre thématique. L'INSEE publie des statistiques sectorielles détaillées. Les syndicats professionnels partagent souvent des données sur leur site. Et surtout, parlez avec des gens du métier. Je ne plaisante pas. Invitez trois entrepreneurs de votre secteur cible à prendre un café. Posez-leur des questions. Vous apprendrez plus en une heure qu'en lisant dix rapports.

Dessiner le portrait-robot de votre client idéal

Maintenant, qui sont vos clients ? Et je ne parle pas de réponses vagues du genre "les entreprises" ou "les particuliers". Vous devez être ultra-précis. Je vais vous donner un exemple concret. Imaginez que vous voulez devenir coach sportif. Votre client idéal pourrait être Sophie, 38 ans, cadre commerciale, mariée, deux enfants. Elle veut perdre huit kilos qu'elle traîne depuis sa deuxième grossesse. Elle a essayé la salle de sport mais n'y va jamais par manque de temps et de motivation. Elle cherche un coach qui vient chez elle, tôt le matin avant que les enfants se réveillent, deux fois par semaine. Elle est prête à payer 60 euros la séance si elle a des résultats.

Vous voyez la différence avec "les femmes qui veulent maigrir" ? Quand vous avez ce niveau de précision, tout devient plus facile. Votre discours commercial, votre communication, votre offre. Vous savez exactement à qui vous parlez et ce qu'elle attend de vous.

L'enquête terrain qui change tout

Maintenant, l'étape que 90% des créateurs zappent et qu'ils regrettent amèrement après : interroger de vrais clients potentiels. Je ne parle pas de votre mère ou de votre meilleur pote qui vont vous dire que c'est génial pour vous faire plaisir. Je parle de 20 à 30 personnes qui correspondent exactement à votre client idéal et qui n'ont aucun lien affectif avec vous.

La méthode est simple. Vous préparez cinq questions essentielles : Utilisez-vous déjà ce type de service ou produit ? Combien payez-vous actuellement ? Qu'est-ce qui vous satisfait dans l'offre actuelle ? Qu'est-ce qui vous agace ? Seriez-vous prêt à essayer ma solution à tel prix ?

Où trouver ces personnes ? Les groupes Facebook thématiques sont une mine d'or. LinkedIn si vous ciblez des professionnels. Les forums spécialisés. Les événements de networking dans votre secteur. Votre réseau personnel en demandant des mises en relation. Alexandre voulait créer un service de portage de repas bio pour seniors. Il a passé trois semaines à interroger des personnes âgées et leurs familles. Il a découvert que le prix n'était pas le problème principal, mais la facilité de commande et la flexibilité des horaires de livraison. Il a adapté son offre en conséquence et a eu vingt clients payants dès le premier mois.

Analyser la concurrence intelligemment

Parlons maintenant de vos futurs concurrents. Beaucoup de créateurs ont peur de la concurrence. Moi, je leur dis que c'est plutôt une excellente nouvelle. Ça prouve que le marché existe et qu'il est rentable. Votre job, c'est juste de faire mieux, différemment, ou pour une cible plus précise.

Identifiez cinq à dix concurrents directs. Analysez leurs offres, leurs prix, leur positionnement. Lisez les avis clients en détail. Les avis négatifs surtout. C'est là que se cachent vos opportunités. Vous allez repérer les failles, les frustrations, les besoins non satisfaits. Et c'est exactement ça que vous allez adresser avec votre offre.

Camille voulait créer un service de rédaction web pour TPE. En analysant les avis sur les plateformes de freelance, elle a découvert que le principal reproche des clients était le manque de disponibilité et de réactivité des rédacteurs. Elle a construit toute son offre sur la promesse "Réponse en 2h, livraison en 48h". Elle facture 20% plus cher que la concurrence et cartonne.

Étape 3 : Construire un business plan qui tient la route

Le business plan fait peur à beaucoup de créateurs. Je comprends. Ça sonne administratif, compliqué, ennuyeux. Laissez-moi vous rassurer : un bon business plan, c'est juste votre projet raconté de façon structurée. C'est l'histoire de votre entreprise avant même qu'elle existe.

À quoi ça sert vraiment ?

Un business plan a trois fonctions principales. D'abord, il vous force à réfléchir en profondeur à tous les aspects de votre projet. Quand vous êtes obligé de coucher par écrit votre stratégie commerciale ou votre prévisionnel financier, vous êtes forcé de clarifier votre pensée. Vous repérez les incohérences, les zones floues, les risques potentiels. C'est un exercice de lucidité brutal mais salutaire.

Ensuite, il sert à convaincre les financeurs. Que ce soit une banque pour un prêt, un organisme pour une subvention, ou un investisseur potentiel, tous vont vous demander votre business plan. C'est votre carte de visite professionnelle. Un business plan bâclé, c'est un refus garanti. Un business plan solide, c'est votre sésame.

Enfin, c'est votre feuille de route pour les trois premières années. Vous allez le relire, l'ajuster, le faire évoluer au fil des mois. C'est votre GPS entrepreneurial.

Les sections essentielles d'un business plan efficace

Commençons par l'executive summary, cette fameuse première page qui doit accrocher le lecteur. En une page maximum, vous devez raconter qui vous êtes, ce que vous voulez faire, pourquoi ça va marcher, et combien vous avez besoin de financement. C'est la partie qu'on lit en premier et souvent la seule qu'on lit si elle n'est pas convaincante.

Ensuite vient votre présentation personnelle. Racontez votre parcours, vos compétences, pourquoi vous êtes légitime pour porter ce projet. Si vous montez le projet à plusieurs, présentez l'équipe, les complémentarités. Martin et Sophie ont créé une agence de communication. Lui vient du graphisme, elle du marketing. Ils ont pris soin d'expliquer dans leur business plan comment leurs expertises complémentaires leur donnaient un avantage concurrentiel décisif. Résultat : prêt bancaire de 30 000 euros accordé du premier coup.

La section sur votre offre doit être ultra-claire. Que vendez-vous exactement ? À qui ? À quel prix ? Quelle est votre proposition de valeur unique ? Pourquoi vos clients vont-ils vous choisir vous plutôt qu'un concurrent ? Pensez à inclure des exemples concrets, des cas d'usage, des témoignages si vous en avez déjà.

Le prévisionnel financier : le cœur du réacteur

Maintenant, la partie que tout le monde redoute : le prévisionnel financier. Respirez. Ce n'est pas aussi compliqué qu'il y paraît. Vous avez besoin de trois documents principaux.

Le compte de résultat prévisionnel montre si votre activité va être rentable. En gros, vous estimez votre chiffre d'affaires mois par mois la première année, puis année par année pour les deux suivantes. Ensuite, vous déduisez toutes vos charges : achats de marchandises, loyers, salaires, charges sociales, assurances, communication, tout. La différence entre les deux, c'est votre résultat. S'il est positif, vous gagnez de l'argent. S'il est négatif, vous en perdez.

Prenons un exemple simple. Antoine veut devenir consultant en stratégie digitale. Il prévoit de facturer dix jours par mois à 600 euros la journée. Ça fait 6 000 euros de chiffre d'affaires mensuel, soit 72 000 euros annuels. Ses charges : charges sociales (environ 25 000 euros), assurances (500 euros), outils et logiciels (2 000 euros), communication (3 000 euros), déplacements (4 000 euros), expert-comptable (1 800 euros). Total des charges : 36 300 euros. Résultat : 35 700 euros net. C'est un projet viable.

Le plan de trésorerie, c'est votre garantie survie. Beaucoup d'entreprises rentables font faillite à cause de problèmes de trésorerie. Le principe est simple : vous notez mois par mois tous vos encaissements (quand les clients vous paient) et tous vos décaissements (quand vous payez vos charges). La différence, c'est votre trésorerie disponible. Si elle passe dans le rouge, vous êtes en danger.

Le piège classique : vous facturez un gros client en janvier, mais il ne vous paie qu'en mars. Pendant ce temps, vous devez payer votre loyer, vos charges sociales, vos fournisseurs. Si vous n'avez pas anticipé ce décalage, vous êtes coincé. Le plan de trésorerie vous permet de voir venir ces problèmes et de prévoir un matelas de sécurité suffisant.

Soyez réaliste, voire pessimiste

Un conseil d'ami : dans vos prévisions, soyez conservateur. Mieux vaut une bonne surprise qu'une déception. Je dis toujours à mes stagiaires : divisez par deux le chiffre d'affaires que vous espérez la première année, et multipliez par 1,5 vos charges prévues. Si votre projet tient avec ces hypothèses dégradées, c'est qu'il est vraiment solide.

Ludovic avait prévu de facturer 80 000 euros la première année. Je l'ai obligé à refaire son prévisionnel avec 40 000 euros. Il a râlé, mais il l'a fait. Résultat : il a terminé sa première année à 45 000 euros et il était aux anges. S'il était parti sur ses prévisions initiales, il aurait été déçu et démotivé.

Étape 4 : Choisir le statut juridique adapté

Le choix du statut juridique angoisse énormément de créateurs. Je comprends. C'est technique, ça engage, et vous avez l'impression que si vous vous trompez, c'est foutu. Laissez-moi vous rassurer : vous pouvez changer de statut en cours de route si besoin. Ce n'est pas gravé dans le marbre. Mais autant faire le bon choix dès le départ pour éviter des complications inutiles.

La micro-entreprise : la simplicité absolue

Commençons par le statut le plus populaire : la micro-entreprise, qu'on appelait avant auto-entrepreneur. C'est simple, c'est rapide, c'est gratuit. Vous pouvez créer votre micro-entreprise en quinze minutes sur internet un dimanche soir. Le lendemain, vous avez votre numéro SIRET et vous pouvez commencer à facturer.

La beauté de la micro-entreprise, c'est sa simplicité comptable. Pas de bilan à faire, pas de comptable obligatoire, pas de déclarations complexes. Vous tenez juste un livre de recettes où vous notez vos encaissements. Tous les mois ou tous les trimestres, vous déclarez votre chiffre d'affaires et vous payez vos charges sociales en proportion. Point final.

Les charges sont calculées sur votre chiffre d'affaires réel. Si vous faites 1000 euros de CA dans le mois, vous payez environ 220 euros de charges sociales si vous êtes en prestations de services. Si vous faites zéro euro, vous payez zéro charge. C'est rassurant quand on démarre.

Autre avantage : la franchise de TVA. En dessous de certains seuils de chiffre d'affaires, vous ne facturez pas de TVA à vos clients et vous n'avez pas de déclaration de TVA à faire. Un souci de moins.

Mais attention, la micro-entreprise a aussi ses limites. D'abord, les plafonds de chiffre d'affaires. En 2025, vous ne pouvez pas dépasser 77 700 euros de CA annuel si vous faites des prestations de services, ou 188 700 euros si vous vendez des marchandises. Si vous dépassez ces plafonds, vous sortez automatiquement du régime micro.

Deuxième limite : vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles. L'État applique un abattement forfaitaire (71% pour les services, 50% pour les activités libérales, 34% pour le commerce). Si vos charges réelles sont supérieures à cet abattement, vous payez plus d'impôts qu'en société.

Troisième point : la protection sociale est minimale. Vous cotisez peu, donc vos droits retraite et prévoyance sont faibles. Et dernière limite, plus subjective : certains grands comptes préfèrent travailler avec des sociétés plutôt qu'avec des auto-entrepreneurs. C'est une question de crédibilité perçue.

La SASU : la structure pour voir grand

À l'opposé du spectre, nous avons la SASU, la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle. C'est une vraie société, avec une personnalité morale distincte de la vôtre. Vous créez une entité juridique indépendante.

Les avantages sont nombreux. D'abord, aucune limite de chiffre d'affaires. Vous pouvez faire cent mille, un million, dix millions d'euros, aucun problème. Ensuite, vous bénéficiez d'une protection sociale renforcée. En tant que président de SASU, vous êtes assimilé salarié. Vous cotisez plus, mais vous avez une meilleure couverture santé, prévoyance, retraite. C'est important si vous avez une famille à protéger.

La SASU offre aussi plus de crédibilité auprès des clients importants, des banques, des partenaires. C'est psychologique, mais c'est réel. Vincent avait du mal à décrocher des contrats avec des grands groupes quand il était auto-entrepreneur. Il est passé en SASU, et trois mois après, il signait un contrat à 80 000 euros avec un client du CAC 40 qui ne voulait pas travailler avec un auto-entrepreneur.

Autre avantage : l'optimisation fiscale. En SASU, vous pouvez vous verser un petit salaire et prendre le reste en dividendes, qui sont moins taxés que les salaires. Cette optimisation peut vous faire économiser plusieurs milliers d'euros par an quand votre entreprise tourne bien.

Mais créer une SASU, ce n'est pas gratuit. Entre la rédaction des statuts, l'annonce légale, et l'immatriculation, comptez entre 800 et 1 500 euros. Et une fois créée, vous devez faire appel à un expert-comptable pour tenir votre comptabilité et établir vos bilans annuels. Comptez 100 à 250 euros par mois selon votre activité. C'est un coût fixe non négligeable quand on démarre.

La SASU demande aussi plus de rigueur administrative. Vous devez tenir une vraie comptabilité, avec toutes les pièces justificatives, faire des déclarations fiscales et sociales régulières. Ce n'est pas insurmontable, mais c'est plus lourd qu'en micro-entreprise.

La SARL et l'EURL : le compromis équilibré

Entre les deux, il y a la SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou l'EURL si vous êtes seul. C'est un peu le compromis entre sécurité et optimisation. En SARL, vous êtes travailleur non salarié (TNS), ce qui signifie que vos charges sociales sont moins élevées qu'en SASU - environ 35 à 45% de votre rémunération contre 50 à 60% en SASU.

La SARL convient particulièrement bien aux activités commerciales, artisanales, ou si vous prévoyez de vous associer avec d'autres personnes. Les coûts de création sont similaires à la SASU, entre 500 et 1 200 euros, et vous aurez aussi besoin d'un comptable.

Comment choisir concrètement ?

Voici ma méthode simple pour vous aider à choisir. Si votre chiffre d'affaires prévisionnel la première année est inférieur à 50 000 euros, démarrez en micro-entreprise. C'est le choix rationnel. Vous testez votre marché sans vous compliquer la vie et sans dépenser d'argent.

Si vous prévoyez un CA supérieur à 80 000 euros dès la première année, ou si vous avez besoin de crédibilité face à des grands comptes, partez directement en société - SASU ou EURL selon vos priorités (protection sociale vs charges).

Si vous allez embaucher rapidement, oubliez la micro-entreprise. Vous ne pouvez pas avoir de salariés en micro-entreprise. Passez directement en société.

Et si vous hésitez vraiment, si votre situation est particulière, faites-vous accompagner. Chez CréActifs, nos conseillers analysent votre projet gratuitement et vous orientent vers le statut le plus adapté à votre situation personnelle. Ça peut vous éviter des erreurs qui coûtent cher.

Étape 5 : Décrocher les financements nécessaires

Parlons maintenant d'argent. Combien vous faut-il vraiment pour démarrer ? La bonne nouvelle, c'est que vous avez probablement besoin de beaucoup moins que ce que vous imaginez. Et surtout, il existe une multitude d'aides que la plupart des créateurs ne connaissent même pas.

Calculez votre besoin réel

Commençons par déterminer précisément de combien vous avez besoin. Il y a deux types de dépenses à prévoir. D'abord, les investissements de départ : le matériel, l'équipement, le stock initial si vous vendez des produits, les frais de création de votre entreprise, votre site internet, votre communication initiale.

Prenons l'exemple de Julien qui veut devenir coach sportif à domicile. Son matériel - tapis, poids, élastiques, accessoires - lui coûte 800 euros. Son site internet fait avec un outil no-code lui revient à 300 euros pour la première année. Ses cartes de visite et flyers, 150 euros. Son assurance responsabilité civile professionnelle, obligatoire dans son métier, 350 euros par an. Total des investissements : 1 600 euros. C'est vraiment raisonnable.

Ensuite, il faut prévoir votre besoin en fonds de roulement. C'est l'argent nécessaire pour vivre pendant les premiers mois, le temps que l'activité démarre et génère ses premiers revenus. Julien a besoin de 1 800 euros par mois pour vivre - loyer, courses, assurances, frais courants. Il prévoit prudemment six mois avant d'atteindre un revenu régulier. Ça fait 10 800 euros de besoin en fonds de roulement.

Au total, Julien a besoin de 12 400 euros pour lancer son activité sereinement. Ce n'est pas une fortune, mais ce n'est pas rien non plus. Voyons maintenant comment il peut financer ça.

L'ACRE : votre première économie

L'ACRE, Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise, c'est votre premier coup de pouce. Si vous êtes demandeur d'emploi, jeune de moins de 26 ans, bénéficiaire du RSA ou de l'ASS, vous pouvez en bénéficier. Le principe est simple : vous êtes exonéré de 50% de vos charges sociales la première année d'activité.

Concrètement, si vous êtes en micro-entreprise en prestations de services, au lieu de payer 22% de charges sociales, vous n'en payez que 11% la première année. Sur 40 000 euros de chiffre d'affaires, ça représente une économie de 4 400 euros. Ce n'est pas de l'argent versé directement, mais c'est de l'argent que vous ne sortez pas, ce qui revient presque au même en termes de trésorerie.

L'ARCE : récupérer son chômage en capital

Si vous êtes demandeur d'emploi avec des droits ARE (allocations de retour à l'emploi), vous avez le choix. Soit vous continuez à toucher vos allocations mensuellement en complément de vos revenus d'activité, soit vous demandez l'ARCE et vous récupérez 60% de vos droits restants en deux versements.

Sophie avait encore 24 000 euros de droits chômage. Elle a demandé l'ARCE. Elle a touché 14 400 euros - 7 200 euros au démarrage de son entreprise, puis 7 200 euros six mois plus tard. Cet argent lui a permis de vivre sereinement pendant que son activité se développait, sans stress financier. C'est un game changer quand on crée.

Le prêt d'honneur : de l'argent gratuit

Le prêt d'honneur, c'est une des aides les plus méconnues et pourtant les plus intéressantes. C'est un prêt personnel à taux zéro, sans garantie ni caution personnelle, accordé par des réseaux d'accompagnement comme Initiative France ou Réseau Entreprendre.

Les montants vont de 2 000 à 50 000 euros selon les réseaux et votre projet. Le prêt se rembourse généralement sur 3 à 5 ans. Et voici le bonus : obtenir un prêt d'honneur facilite énormément l'obtention d'un prêt bancaire. Les banques considèrent ça comme un signal de qualité sur votre projet. Il y a un effet de levier : pour un euro de prêt d'honneur, vous pouvez obtenir jusqu'à sept euros de prêt bancaire.

Alexandre avait un projet de création d'agence de communication nécessitant 25 000 euros. Il a obtenu 10 000 euros de prêt d'honneur auprès d'Initiative France. Avec ce prêt d'honneur en poche, sa banque lui a accordé les 15 000 euros complémentaires sans problème. Sans le prêt d'honneur, la banque lui aurait probablement refusé le crédit.

Les aides régionales souvent ignorées

Chaque région propose ses propres aides à la création d'entreprise, et elles sont souvent substantielles. En Île-de-France, l'aide "Créateurs +" peut vous apporter jusqu'à 5 000 euros. En Auvergne-Rhône-Alpes, le "Chèque Premier Développement" va jusqu'à 10 000 euros. En Nouvelle-Aquitaine, le "Pass Entrepreneur" peut financer jusqu'à 50% de vos investissements.

Le problème, c'est que ces aides changent régulièrement et sont peu médiatisées. Ma recommandation : prenez rendez-vous avec un conseiller de la Chambre de Commerce ou de la Chambre des Métiers de votre département. Ils connaissent toutes les aides disponibles localement et peuvent vous aider à constituer vos dossiers. C'est gratuit et ça peut vous faire gagner plusieurs milliers d'euros.

Le crowdfunding pour tester et financer

Le financement participatif, ou crowdfunding, est devenu une vraie option pour certains types de projets. Si vous lancez un produit innovant, un concept original, c'est une piste à explorer. Les plateformes comme Ulule, KissKissBankBank ou Kickstarter vous permettent de présenter votre projet et de collecter des fonds auprès du grand public.

L'avantage, c'est double. D'abord, vous levez de l'argent, évidemment. Mais surtout, vous testez l'appétence du marché pour votre produit. Si votre campagne fonctionne bien, c'est que vous avez tapé juste. Si elle fait un flop, c'est un signal d'alarme avant d'investir des sommes importantes. Clara voulait lancer une marque de vêtements éthiques. Sa campagne Ulule a levé 35 000 euros et lui a permis de constituer une communauté de 400 clients avant même de lancer officiellement.

Construire son plan de financement

Maintenant, il faut assembler tout ça de façon cohérente. Reprenons l'exemple de Julien, notre coach sportif, qui a besoin de 12 400 euros. Il a 5 000 euros d'économies personnelles qu'il peut investir dans son projet. Il est demandeur d'emploi avec 18 000 euros de droits chômage restants. Il demande l'ARCE et récupère donc 10 800 euros en deux fois. Il demande un microcrédit ADIE de 3 000 euros pour compléter. Total : 18 800 euros, largement suffisant pour démarrer sereinement.

Son plan de financement est solide parce qu'il est diversifié et qu'il ne repose pas uniquement sur de l'endettement. Il a mis un apport personnel, il utilise les aides publiques auxquelles il a droit, et il complète avec un petit crédit.

Étape 6 : Immatriculer son entreprise

Nous y voilà. Le moment où vous allez officiellement créer votre entreprise. Après tout ce travail de préparation, cette étape peut sembler presque anecdotique. Mais elle reste importante parce que c'est là que votre projet devient une vraie entreprise aux yeux de l'administration et de la loi.

La micro-entreprise : simplicité extrême

Si vous avez choisi la micro-entreprise, vous allez être surpris par la rapidité du processus. Depuis 2023, tout passe par le Guichet Unique des formalités d'entreprises. Vous allez sur le site officiel formalites.entreprises.gouv.fr, vous créez votre compte en cinq minutes, et vous remplissez le formulaire de déclaration de début d'activité.

Les informations demandées sont simples : votre identité, votre adresse, votre activité principale, votre régime fiscal choisi. Vous joignez une copie de votre pièce d'identité, un justificatif de domicile récent, et une déclaration sur l'honneur de non-condamnation. C'est tout. Vous validez, et généralement sous 48 à 72 heures, vous recevez votre numéro SIRET par email. À partir de ce moment, vous pouvez légalement facturer vos clients.

Le plus beau dans tout ça ? C'est gratuit. Complètement gratuit. Laura a créé sa micro-entreprise de rédactrice web un mercredi soir entre deux épisodes de série. Le vendredi matin, elle avait son SIRET. Le lundi, elle envoyait sa première facture. C'est juste magique quand on y pense.

La SASU ou la SARL : un peu plus de formalisme

Pour une société, le processus est plus structuré mais reste largement faisable en autonomie si vous êtes un minimum organisé. La première étape consiste à rédiger vos statuts. C'est le document fondateur de votre société qui décrit ses règles de fonctionnement.

Vous pouvez soit utiliser des modèles en ligne et les adapter vous-même, soit faire appel à un avocat ou un expert-comptable pour les rédiger. Le DIY peut être tentant pour économiser, mais attention. Des statuts mal rédigés peuvent vous poser de gros problèmes plus tard. Mon conseil : si votre situation est simple et classique, les modèles en ligne font l'affaire. Si votre situation est particulière - plusieurs associés, apports en nature, clauses spécifiques - investissez dans un professionnel. Ça coûte 500 à 800 euros mais ça vaut le coup.

Deuxième étape : le dépôt du capital social. Légalement, le minimum est un euro symbolique, mais franchement, ce n'est pas sérieux. Je recommande un minimum de 1 000 à 5 000 euros. Vous déposez cette somme sur un compte bloqué à la banque ou chez un notaire. En échange, vous recevez une attestation de dépôt dont vous aurez besoin pour les démarches suivantes.

Troisième étape : la publication d'une annonce légale dans un journal d'annonces légales de votre département. Cette annonce informe officiellement de la création de votre société. Ça coûte entre 150 et 250 euros selon votre département. Vous pouvez faire ça en ligne maintenant, c'est rapide et simple.

Dernière étape : l'immatriculation proprement dite sur le Guichet Unique. Vous déposez vos statuts signés, votre attestation de dépôt de capital, votre attestation de parution de l'annonce légale, votre pièce d'identité, et quelques autres documents administratifs. Une à deux semaines plus tard, vous recevez votre extrait Kbis, la carte d'identité officielle de votre entreprise. Vous êtes en business.

Le coût total pour créer une SASU ou une SARL tourne généralement entre 800 et 1 500 euros tout compris. Ce n'est pas donné, mais ce n'est pas non plus hors de portée.

Les démarches post-création à ne pas négliger

Une fois votre entreprise créée, il reste quelques actions importantes à mener rapidement. D'abord, ouvrir un compte bancaire professionnel. C'est obligatoire dès que vous avez une société, et fortement recommandé même en micro-entreprise. Ça facilite énormément votre comptabilité et votre suivi financier. Ne mélangez jamais vos finances perso et pro, c'est la recette du cauchemar comptable garanti.

Ensuite, souscrire vos assurances professionnelles. Selon votre métier, certaines assurances sont obligatoires. La responsabilité civile professionnelle est quasi indispensable dans tous les cas. Elle vous protège si vous causez un dommage à un client dans le cadre de votre activité. Ça coûte entre 200 et 600 euros par an selon votre secteur, et ça peut vous éviter la catastrophe financière en cas de pépin.

Pensez aussi à vous équiper rapidement d'un logiciel de facturation et de comptabilité. Pour les micro-entrepreneurs, des outils comme Indy ou Freebe sont gratuits et largement suffisants. Pour les sociétés, vous aurez probablement besoin d'un logiciel plus complet et d'un expert-comptable pour vous accompagner.

Étape 7 : Réussir son lancement opérationnel

Votre entreprise existe officiellement. Vous avez votre SIRET, votre compte bancaire, vos premiers outils. Félicitations ! Mais maintenant commence la vraie aventure : trouver vos premiers clients et générer vos premiers revenus. C'est souvent la phase la plus difficile psychologiquement.

Les trente premiers jours sont cruciaux

Les premiers mois d'une entreprise donnent souvent le ton pour la suite. Je vais vous partager mon plan d'action des trente premiers jours, celui que je fais suivre à tous mes stagiaires et qui a prouvé son efficacité des centaines de fois.

Le premier jour, vous annoncez officiellement le lancement de votre activité sur vos réseaux sociaux. LinkedIn si vous ciblez des professionnels, Facebook et Instagram si vous visez des particuliers. Pas besoin d'un post ultra travaillé. Soyez authentique, sincère, enthousiaste. Racontez votre histoire, pourquoi vous vous lancez, ce que vous allez apporter. Terminez en demandant à votre réseau de partager et de vous recommander si quelqu'un cherche ce type de service.

Mathilde a publié un simple post LinkedIn le jour du lancement de son activité de consultante en transformation digitale. "Après douze ans en grande entreprise, je me lance à mon compte pour aider les PME à se digitaliser. Si vous connaissez quelqu'un qui a besoin de ce type d'accompagnement, n'hésitez pas à me le présenter." Elle a eu 150 likes, 30 commentaires, et trois mises en relation qui ont abouti à deux contrats signés dans le mois.

Activer son réseau proche sans honte

Ensuite, pendant la première semaine, contactez individuellement cinquante personnes de votre réseau proche. Anciens collègues, amis, famille élargie, connaissances professionnelles, contacts LinkedIn avec qui vous avez déjà échangé. Envoyez-leur un message personnalisé pour leur annoncer votre lancement et leur demander s'ils connaissent quelqu'un qui pourrait avoir besoin de vos services.

Beaucoup de créateurs ont du mal avec ça. Ils ont l'impression de "demander la charité" ou de "profiter" de leurs relations. Mais c'est complètement faux. Vous ne demandez pas qu'on vous fasse plaisir, vous informez votre réseau que vous pouvez désormais apporter une solution à un problème précis. Si quelqu'un dans leur entourage a ce problème, vous leur rendez service en les mettant en relation.

Thomas était gêné de "solliciter" son réseau. Je l'ai convaincu d'essayer quand même. Sur cinquante messages envoyés, il a eu trente réponses positives, douze mises en relation, et cinq rendez-vous commerciaux. Deux se sont transformés en clients payants dès le premier mois. Tout ça parce qu'il a vaincu sa peur et qu'il a osé demander.

L'offre de lancement qui accélère tout

Une tactique qui fonctionne très bien : l'offre de lancement. Pendant vos premières semaines d'activité, proposez une réduction significative - 30 à 40% - à vos trois ou cinq premiers clients, en échange d'un témoignage détaillé et si possible d'une vidéo.

Les avantages sont multiples. Vous décrochez vos premiers clients rapidement, ce qui est extrêmement motivant psychologiquement. Vous obtenez des témoignages et des preuves sociales que vous pourrez utiliser ensuite dans toute votre communication. Vous récoltez des feedbacks précieux sur votre offre, votre positionnement, votre tarification. Et vous activez le bouche-à-oreille.

Sophie, coach en reconversion professionnelle, a offert trois accompagnements à -40% contre témoignage vidéo. Ses trois premiers clients ont été tellement satisfaits qu'ils ont parlé d'elle autour d'eux. Six mois plus tard, elle avait une liste d'attente de deux mois et elle avait même augmenté ses tarifs de 20%.

La méthode 10-10-10 pour la prospection

À partir de la deuxième semaine, installez une routine quotidienne de prospection. J'appelle ça la méthode 10-10-10. Chaque jour, sans exception, vous faites trois actions :

Vous contactez dix nouveaux prospects potentiels sur LinkedIn. Vous les ajoutez à votre réseau avec un message personnalisé et pertinent. Pas de pitch de vente brutal. Juste une vraie mise en relation. "Bonjour Marc, je vois qu'on travaille tous les deux dans le secteur de la formation. J'aimerais échanger avec vous sur vos enjeux actuels."

Vous laissez dix commentaires constructifs sur des posts de vos clients cibles. L'objectif est de vous rendre visible et de montrer votre expertise. Ne faites pas de commentaires génériques du style "Super post !". Apportez vraiment de la valeur, posez une question pertinente, partagez une expérience complémentaire.

Vous envoyez dix emails de prospection personnalisés. Pas de copier-coller. Chaque email doit montrer que vous connaissez l'entreprise et son contexte. "Bonjour Julie, j'ai vu que votre entreprise se développe fortement dans la région lyonnaise. Je travaille justement avec plusieurs PME de cette zone sur leur stratégie marketing digital. Seriez-vous disponible pour un échange de vingt minutes ?"

Dix plus dix plus dix, ça fait trente actions commerciales par jour. Sur un mois, ça représente 900 actions. Vous croyez vraiment qu'avec 900 actions commerciales bien ciblées, vous n'allez pas décrocher de clients ? C'est mathématiquement impossible.

Créer du contenu pour attirer vos prospects à vous

En parallèle de cette prospection active, mettez en place une stratégie de contenu. Publiez au minimum trois posts par semaine sur les réseaux sociaux pertinents pour votre activité. Partagez vos coulisses, vos apprentissages, des conseils gratuits, vos succès et vos galères. Les gens adorent l'authenticité et les histoires vraies.

Nicolas, développeur web freelance, publie régulièrement des mini-tutos sur LinkedIn. "Comment j'ai corrigé ce bug en dix minutes alors que mon client cherchait depuis deux jours." Ça lui prend vingt minutes à rédiger, mais ces posts génèrent systématiquement de l'engagement et de la visibilité. Il a décroché quatre clients directement via ces publications en six mois.

Les erreurs qui coûtent cher et comment les éviter

Après quinze ans à accompagner des créateurs d'entreprise, j'ai vu passer toutes les erreurs imaginables. Certaines sont sans gravité. D'autres peuvent détruire une entreprise même viable. Laissez-moi vous partager les dix pièges les plus fréquents et surtout comment les éviter.

Se lancer sans validation marché

L'erreur numéro un, de très loin, c'est de créer un produit ou un service sans avoir vérifié qu'il y avait une vraie demande pour ça. Vous avez une idée géniale, vous passez six mois à la développer, vous investissez 20 000 euros, et là... personne n'en veut. J'ai vu ça des dizaines de fois.

Kévin voulait créer une application mobile pour mettre en relation les gens qui cherchent un covoiturage de dernière minute. Il a dépensé 15 000 euros en développement. Le problème ? BlablaCar existe déjà et domine totalement ce marché. Il aurait suffi d'interroger trente utilisateurs potentiels pour comprendre qu'ils étaient déjà tous sur BlablaCar et qu'ils n'avaient aucune envie de changer. Quinze mille euros jetés par la fenêtre et un an de perdu.

La solution : interrogez toujours au minimum vingt à trente clients potentiels avant d'investir le moindre euro dans le développement de votre offre. Leurs retours valent de l'or.

Sous-estimer ses besoins de trésorerie

Deuxième erreur fatale : le manque de trésorerie. Votre activité marche, vous avez des clients, vous êtes rentable sur le papier, mais vous n'avez plus de cash pour payer vos charges. C'est beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit.

Ça arrive quand vous avez des délais de paiement longs. Vous facturez un client en janvier, il vous paie en avril. Pendant trois mois, vous devez avancer les frais. Si vous n'avez pas prévu ce décalage de trésorerie, vous êtes coincé. Vous ne pouvez pas payer vos fournisseurs, vos charges sociales, votre loyer. C'est la spirale infernale.

La solution : prévoyez toujours un matelas de trésorerie équivalent à trois à six mois de charges. Et faites un vrai plan de trésorerie mois par mois pour anticiper ces décalages.

Pratiquer des prix trop bas

Erreur numéro trois : brader ses prix pour "faire du volume" au démarrage. C'est une très mauvaise idée. D'abord, parce que vous ne couvrez probablement pas tous vos coûts réels. Ensuite, parce que vous vous positionnez d'emblée dans le bas de gamme et que remonter ses prix ensuite est très compliqué.

Antoine a démarré son activité de consultant en facturant 300 euros la journée. Ses concurrents étaient à 600-800 euros. Après un an, il voulait augmenter. Mais ses clients avaient pris l'habitude du prix bas et ne comprenaient pas pourquoi il augmentait soudainement. Il a perdu la moitié de sa clientèle en quelques mois et a dû tout recommencer.

La solution : calculez votre prix pour être rentable et positionnez-vous dans la fourchette haute du marché. Vous aurez moins de clients mais de bien meilleure qualité. Et surtout, vous pourrez en vivre.

Négliger la communication

Quatrième erreur : penser que les clients vont venir naturellement parce que vous faites du bon travail. Ça ne marche pas comme ça. Vous pouvez avoir la meilleure offre du monde, si personne ne la connaît, vous n'aurez aucun client.

Marine avait créé un super service de conseil en nutrition sportive. Son offre était vraiment qualitative, ses résultats excellents. Mais elle ne faisait aucune communication. Elle attendait que les clients la trouvent. Au bout de six mois, elle avait trois clients et elle envisageait d'arrêter. On a travaillé ensemble sur une vraie stratégie de communication et de prospection. Trois mois plus tard, elle avait quinze clients et une liste d'attente.

La solution : consacrez minimum 30% de votre temps à la communication, la prospection, le marketing. Ce n'est pas du temps perdu, c'est du temps investi dans la croissance de votre entreprise.

Vouloir tout faire seul

Cinquième erreur : refuser de se faire accompagner ou de déléguer parce qu'on veut tout maîtriser. L'entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Si vous vous épuisez dès les premiers mois parce que vous voulez tout gérer vous-même, vous ne tiendrez pas la distance.

J'ai un stagiaire, David, qui refusait catégoriquement de payer un comptable. Il passait dix heures par mois à faire sa compta lui-même, en stressant, en faisant des erreurs. Ces dix heures, il aurait pu les passer à prospecter, à servir des clients, à développer son offre. Un comptable lui aurait coûté 150 euros par mois. S'il avait utilisé ces dix heures pour décrocher un seul client supplémentaire à 1 000 euros, le retour sur investissement aurait été évident.

La solution : identifiez ce que vous savez bien faire et ce que vous aimez faire. Déléguez ou externalisez le reste, même si ça coûte un peu d'argent. Votre temps d'entrepreneur vaut cher.

La question la plus fréquente

Puis-je créer mon entreprise en restant salarié ?

Oui, absolument. Il n'existe aucune interdiction légale à cumuler un emploi salarié et une activité indépendante. Attention simplement à deux points. D'abord, vérifiez votre contrat de travail. Certains contiennent des clauses d'exclusivité qui vous interdisent d'exercer une autre activité professionnelle. Si c'est le cas, vous devez demander une dérogation à votre employeur.

Ensuite, vous ne devez évidemment pas concurrencer directement votre employeur avec votre activité indépendante. Si vous travaillez comme développeur web chez un éditeur de logiciels, vous ne pouvez pas créer votre propre société de développement web en parallèle et démarcher les mêmes clients. Ce serait de la concurrence déloyale.

En dehors de ces deux points, vous êtes parfaitement libre. Et franchement, c'est même une excellente stratégie. Vous testez votre projet en gardant la sécurité de votre salaire. Si ça marche, vous pourrez ensuite sauter le pas à temps plein en connaissance de cause.